À propos
Tout à commencé…2020
Octobre était le mois de la sensibilisation au cancer du sein. L’Hippolytoise Nancy Thibodeau voulait faire sa part. Nancy a combattu deux cancers et a dû suivre des traitements difficiles. Elle a donc décidé de poser un geste, distribuer cent tuques à des patientes en oncologie de l’Hôpital de Saint-Jérôme et de l’Hôpital Cité de la Santé de Laval, là où elle a suivi ses traitements de radio et chimiothérapie.
Vécu
C’est en repensant à quel point elle avait eu froid à la tête et mal aux cheveux, « même si je n’en avais plus! », ajoute-t-elle un sourire dans la voix, que lui est venue l’idée d’offrir des tuques. « Je me suis dit que ça m’aurait tellement fait plaisir de recevoir un cadeau avant Noël. Et cette année, a-t-elle précisé, ce geste est d’autant plus important que les femmes atteintes du cancer se retrouvent seules à l’hôpital, sans autorisation de visite. »
Démarche
Nancy a vérifié auprès de quelques entreprises : aucune ne fabriquait de tuques à l’intention de cette cause. Mais, dans un magasin à rayons, elle a trouvé une marque qui proposait des pyjamas et des robes de chambre avec du rose, la couleur de l’espoir durant ce mois de lutte contre le cancer du sein. Pas de tuque, mais au moins du tissu de la bonne couleur avec des motifs adéquats! C’est là qu’elle a pris la décision de fabriquer ses propres tuques. Et qu’elle a acheté quelques-uns de ces vêtements pour ensuite les défaire, pour récupérer le tissu… Déconstruire pour construire.
À ce moment-là, il s’agissait de polyester. Mais en cours de réflexion, elle s’est rendu compte que ce n’était pas le tissu idéal. Il lui fallait une fibre qui respire. Elle s’est donc tournée vers le bambou. À partir de là, elle n’a plus utilisé que cette matière pour la fabrication des tuques. Elle a même repris celles déjà fabriquées en polyester et leur a inséré une doublure en bambou.
Des pompons en vrai fourrure
Nancy tenait absolument à utiliser de la vraie fourrure pour fabriquer les pompons. Autant elle voulait de la qualité pour le tissu, autant elle voulait de la coquetterie pour cet ornement spécial. Ce n’est pas pour rien qu’on dit se pomponner! Elle a réussi, grâce à une demande sur Facebook, à récupérer gratuitement de vieux manteaux de fourrure. Outre l’étoffe de bambou qui lui a coûté 23 $ le mètre, Nancy a aussi acheté des accessoires tels que des boutons-pression, différents types de fils, des mousses pour les pompons. La facture s’est élevée à 1000 $.
Impact financier
Nancy Thibodeau est prête. Elle a achevé la tâche dans laquelle elle s’était investie pour « donner au suivant ». Elle ira porter les tuques dans les hôpitaux à la mi-décembre. « Mon temps, je l’ai donné avec plaisir. Toutefois j’aurais besoin de commanditaires. C’est beaucoup de sous. » Nancy a fait des efforts pour financer son projet. Elle a, entre autres, fabriqué cinq ensembles de cache-cou, tuques et masques pour le visage qu’elle a pu vendre à bon prix à des proches. Mais cela reste un important investissement monétaire qui a plombé son portefeuille. Elle invite donc tous ceux qui veulent l’appuyer dans sa démarche à lui faire parvenir une commandite par virement Interac à son adresse courriel dons@tuquesdelespoir.ca*.
Du concret
On donne souvent à des organismes sociaux et communautaires qui se servent des sommes amassées pour offrir des services à des gens dans le besoin. On s’attend à ce qu’ils utilisent notre argent à bon escient sans jamais savoir concrètement à quoi il a servi. Ici, Nancy, l’une de nos concitoyennes, requiert un soutien financier pour couvrir en partie les coûts associés à un projet bien précis. On sait que notre contribution servira à payer du tissu et des accessoires. On sait que ces tuques seront offertes à des femmes soumises à des traitements de radio ou de chimiothérapie pour soigner un cancer. On sait que ces cadeaux de Noël, faits main, procureront un peu de réconfort à des femmes qui souffrent et luttent au quotidien.
Auteur de l’article : Lyne Boulet